Salut. À mon retour de voyage, je me suis surpris à faire l’inventaire de mes plus belles photos, et chercher celle sur laquelle je serais à mon avantage, celle qui mettrait en valeur mon personnage, pour la «partager », et quelques mots bien sentis pour l’agrémenter. J’ai eu l’étrange sensation de faire du marketing. Alors…

Non je ne vais pas publier une photo de moi dans mon meilleur apparat pour susciter l’admiration.

Non je ne vais pas être pompeux pour vous dire combien a été éclairante ma dernière méditation.

Je vais plutôt poser question à cette nouvelle addiction de la flamboyante publication.

Pourquoi ? Parce que oui j’aime partager, comme en cet instant précis, comme toi, comme nous, mes éclats d’Âme, fragments de vie, quand la conscience est touchée, mes joies et peines d’être humain. Ici.

Mais je m’interroge, sur la manière dont on partage ensemble, sur les raisons mêmes de nos partages. Parfois. Souvent. Tu suis ?

Quand on se parle, j’aime que ça nous rapproche, et qu’on en fasse quelque chose, pas qu’on cherche à s’impressionner.

Au jeu du plus lumineux je n’ai pas envie de jouer (parce qu’à ce jeu là mon humble épicier de quartier a déjà gagné).

Svp dites-moi, sur la toile n’y a-t-il pas une sorte de compétition du plus épanoui, de celle où celui qui a la plus belle vie ? Pour objet les publications, surenchères, séduction, culte de ce qui luit ?

Je veux me méfier de la culture entertainment, selon laquelle on ment même à soi-même, où l’on montre ce qu’on veut mais on occulte les problèmes, de cette culture de show off qui nous veut tous exceptionnels, être légendes, célèbres, aux profils sensationnels.
Laissons-la nos maquillages, nous n’en serons que plus heureux. Peut-on offrir meilleur que notre éclat naturel ?

A l’heure de l’uberisation du monde, être indépendants devient la norme, on doit faire la promotion de ses dons, compétences et services, c’est nécessaire, légitime. Mais soyons vigilants dans cette auto-objectification, de ne pas devenir nous-mêmes les clients de notre propre marketing, Narcisse se perdant dans les abysses de son propre reflet.

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