Expérience de la sécurité intérieure
Deuil, esseulement, peur, stress, panique, anxiété, que peut-on faire pour soi-même ?
Où peut-on se sentir en sécurité, davantage qu’entre ses propres mains ?
Est-ce que quelqu’un pourra nous offrir un sentiment de sécurité autant que l’on a besoin ?
Est-il un lieu, où l’on se sentira vraiment en sécurité, au calme dedans ?
Est-ce que je me sens en sécurité ici et maintenant ?
Tant que je ne me sens pas en sécurité en moi-même, je vais chercher à ce que quelqu’un me rassure. Je vais aller mendier, mendier pour qu’on assure pour moi ma sécurité.
Je suis alors prêt à donner tout ce qu’il faudra. Je suis alors asservi à mon besoin, et mon interlocuteur, tant que je place ma sécurité à l’extérieur.
Je vais alors négocier, je serai prêt à toutes les concessions, prêt à me déposséder de mon intégrité, prêt à troquer un bout de ma vérité contre un peu d’illusion. Contre un peu de réconfort. Contre un peu d’apaisement. Et ça, ça biaise toutes les relations avec les gens.
Et alors on en veut à tous ceux qui ne nous donnent pas ce dont on a besoin, pire ceux qui nous sont menaçants.
J’ai passé presque toute ma vie dans l’insécurité. Sur des charbons ardents. Dans l’agitation permanence. Dans l’urgence. De vite trouver refuge. Trouver le bon endroit où vivre, trouver la bonne carrière qui sera pérenne et qui saura m’assurer un avenir certain et sécure.
Trouver la bonne partenaire qui me rassurera, me garantira la sécurité affective. Trouver le cercle d’amis où je serai suffisamment aimé, reconnu et accepté pour me sentir en sécurité.
Illusion ?
Nulle part où poser sa tête. Personne de suffisamment fiable. Aucun mur qui puisse me garantir de ne pas un jour s’effondrer. Aucune relation, aucun horizon, aucun compagnon, rien ni personne ne pourrait remplacer ce quelque chose qui est…Soi. La première histoire d’amour. Pas la seule, mais le socle de toutes les autres…
Qui pourrait mieux que moi-même m’assurer, me garantir d’être toujours là ? Qui pourrait être plus proche de moi que moi-même ? Qui saurait mieux que moi ce dont j’ai besoin, comment j’en ai besoin, pourquoi j’en ai besoin ? La relation première…soi et soi-même. Moi et je. Le corps et l’esprit ?
Un jour, je me suis assis dans ma terreur. J’ai voulu la respecter, l’écouter, cesser de la fuir. Cesser de ME fuir. Ma terreur, ma peur, était omniprésente, et pourtant sans objet.
Je n’avais plus nulle part où aller, je devais la traverser. Cette peur ne demandait qu’une chose, être écoutée……et contenue. Trouver son maître. Bienveillant. Comme moi.
Comme moi j’avais besoin de m’écouter, me contenir, retrouver mon maître intérieur, être bienveillant avec moi-même.
Lors ce que je l’ai écoutée (ma peur) j’ai compris qu’elle criait pour se faire entendre, et que fatiguée d’être ignorée, fatiguée de mon déni de sa présence, elle avait dû surenchérir, se faire plus grande qu’elle n’était, et aujourd’hui ne savait plus elle-même ce qu’elle racontait.
Elle avait besoin d’être écoutée et…..contenue.
Elle avait besoin que je lui dise que je sais ce que je fais, et qu’elle peut être tranquille. Qu’elle peut rentrer à la maison.
J’avais besoin de me dire à moi-même « je sais ce que je fais », « je peux être tranquille », « je peux rentrer à la maison » (la paix du cœur). J’avais besoin de me dire à moi-même : « je suis là pour moi. »
Quelle schizophrénie me direz-vous? Qui parle à qui dans cette histoire ? Je me parle à moi-même ? Oui.
Je, esprit, devais rassurer ce corps que je prendrai davantage soin de lui désormais. Que je l’aime, que je l’habite, que je reconnais ma responsabilité vis-à-vis de lui, que je m’engage à ne pas l’amener n’importe où faire n’importe quoi pour n’importe quelle raison;
que je m’engage à en faire usage pour de bonnes raisons, et de la bonne manière.
Parfois il est nécessaire que ce corps traverse l’inconfort, tant que c’est pour une bonne raison.
Aussi, c’est lors d’une purge que tout cela m’est apparu. Que la clarté c’est faite.
Alors, écoutes ta peur, ou plutôt que d’écouter ce qu’elle te raconte, vois où elle t’emmène. Et vois aussi où elle t’empêche d’aller. Et alors, sois au clair. Es-tu en train de t’éviter un danger, ou es-tu en train d’esquiver la vie ?