Ou la vertu de la méditation en temps de crise
A l’attention des êtres usés, l’alchimie, ou science de l’Âme.
Le refuge selon les enseignements du Dharma, ce serait de s’asseoir confortablement, réaliser la nature même de notre esprit, et y demeurer, sans plus d’effort que cela. Fermement s’y installer. Alors toute tempête finira par s’essouffler, à un moment donné. Toute vague finit par se briser sur l’impassible rocher. Et si celui-ci s’est usé, c’est le rivage tout entier qui absorbera cette houle impétueuse. La méditation, tu vois ?
Oui, c’est beau la théorie… tu la connais la chanson, d’ailleurs. Tu les as lu les livres, tu les as faits les stages, tu fais ton Yoga 3 fois par semaine, t’as déjà fait la retraite Vipassana, une psychanalyse pendant plus de 15 ans, alors ça va ! Tu sais ce que tu as à savoir ! Merci. Et pourtant…
Et pourtant chaque jour se succède, chaque jour son lot d’épreuves, frustrations, deuils, conflits, pertes. Joie. Tristesse. Joie. Tristesse. Rien ne dure. Nulle part pour déposer sa tête. Cette vie n’est-elle pas un véritable purgatoire….? Pour qui n’a pas la distance, les outils. La patience, le repli. L’ouverture, les appuis. La compréhension. L’entourage. Une autre perspective. Où trouver refuge ? Méditer ? là, alors que je suis au 7e sous-sol ? Please, just leave-me alone…
C’est justement lorsque cela semble impossible qu’il faudrait pratiquer. La médecine a parfois un goût abominable. C’est le signe qu’elle est adaptée. Même si c’est dur à avaler, ces enseignements disent vrai. N’est-ce pas ?
N’est-ce pas vrai qu’on peut s’asseoir avec soi-même, au cœur de la tempête, n’est-ce pas ce qu’on devrait faire ? N’est-il pas vrai qu’on pourrait desserrer les poings, ouvrir les yeux, les mains, garder le cœur ouvert, envers et contre tout, debout, à genoux, jusqu’à ce que tout s’éclaire, à nouveau ?
« No mud, no lotus. » Thich Nath Hanh
N’est-ce pas vrai qu’au cœur du merdier dans lequel tu te trouves (peut-être) maintenant, tu as quelque chose à apprendre, à prendre, à comprendre, à corriger, à lâcher, à trouver, à retrouver, à embrasser ? A grandir ?
Te serait-il possible d’une quelconque manière, de voir la pluie de bénédictions qu’il te tombe sur la tête, à chaque instant de cette tragédie que tu maudis ?
N’est-ce pas vrai qu’en trouvant au plus profond ton ressors, tu pourrais changer ce plomb en Or ?
Crois-moi, je ne récite pas depuis le siège tiède d’une vie sans vague, la douleur a forgé ma parole. C’est seulement que je me rappelle la douceur désormais. Et que j’aime à la partager.
Alors à toi qui lira ça, du haut de tes très-bas,
Souviens-toi
Prends ce moment,
Assieds-toi juste un instant,
Et calmement,
Avec la plus grande tendresse pour toi-même,
Ecoute…
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Guillaume